Plus personne ne peut, à l'heure qu'il est, ignorer le drame s'étant produit ce jour dans les bureaux du journal "Charlie Hebdo".
Entre les multiples articles de presse relatant les avancées des investigations de la police sur la fusillade ayant causé la mort de douze personnes et en blessant au moins onze autres à Paris, et l'image "Je suis Charlie", partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux, chacun d'entre nous est plongé au coeur de cet événement horrible qui secoue la France, la presse, mais aussi l'Europe et, plus loin encore, le monde entier.
Parce qu'aujourd'hui, ce ne sont pas seulement ces journalistes, certains blessés, d'autres décédés, qui ont été touchés.
C'est également, plus largement, la liberté d'expression de la presse, mais aussi celle de chacun d'entre nous, qui était visée.
Alors ce soir, j'ai envie de m'exprimer.
Pas seulement pour dénoncer cette barbarie qui a décimé des familles et plongé la population dans la peur.
Ce soir, il est bon de rappeler que le racisme, les amalgames, les conclusions hâtives, sont à éviter, à dénoncer.
Qu'on adhère ou non au style de "Charlie Hebdo", journal satyrique qui dénonce depuis très longtemps l'extrémisme sous toutes ses formes, le fanatisme et l'intégrisme, il est temps d'accepter que ce journal n'a jamais eu pour vocation d'attiser la haine ou le racisme à l'égard de la communauté musulmane.
De par ses articles, ses dessins, "Charlie Hebdo" a tenté à maintes reprises de dénoncer l'extrémisme présent dans toutes les religions, dans tous les systèmes de croyance, dans toutes les communautés.
Mais pas seulement. "Charlie Hebdo" est également engagé dans la cause animale, prenant position pour les animaux de façon régulière et juste, comme le montre cet article paru ce jour sur Vegemag : http://www.vegemag.fr/actualite/hommage-charlie-hebdo-un-journal-qui-toujours-pris-position-pour-les-animaux-4341.
J'avoue ne pas avoir suivi les nouvelles ces toutes dernières heures, et ne suis donc plus très au courant de l'avancée des investigations.
Mais face aux réactions sur la toile au sujet des supposées revendications des auteurs de la fusillade, je me dis qu'il est peut-être temps de mettre fin aux clichés et d'attendre avant de tirer des conclusions hâtives.
Loin de moi l'idée de mettre en doute la parole des témoins présents sur les lieux, ni de nier l'existence de preuves éventuelles, il est bon de rappeler qu'un acte de terrorisme n'est pas systématiquement perpétré par des islamistes.
Il existe bon nombre de groupuscules fanatiques, intégristes, terroristes issus d'autres religions/croyances. Les catholiques, les juifs, les musulmans, etc. : tous doivent faire face à l'extrémisme de certains de leurs croyants.
Le terrorisme n'est pas réservé à l'Islam. Pas plus que les attentats, que la violence, que le meurtre, que les représailles.
Ce soir, je suis triste. Triste pour ces journalistes, pour leurs familles, pour la presse, pour la liberté d'expression, pour ce Monde qui va de plus en plus mal.
Mais je suis triste aussi pour tous ceux qui doivent, une nouvelle fois, faire face aux préjugés, aux amalgames, aux conclusions tirées à la hâte, parce qu'un musulman, dans l'esprit de beaucoup, n'est rien d'autre qu'un islamiste, qu'un terroriste, qu'un étranger qui nous veut du mal.
Le Monde va mal. Mais la société va encore plus mal.
Lorsqu'un tel événement se produit, ne devrait-on pas rester solidaires?
Nous choisissons inévitablement le conflit, les accusations faciles, la haine de celui qui est différent.
Les choses ne changeront pas. Pas de cette manière. Pas tant que nous ne changerons pas notre façon de penser.
Ce soir, plutôt que de déverser notre haine sur une proie facile, ayons plutôt une pensée pour ces familles, ces amis, qui sont dans le deuil.
Et, de façon plus générale, pour tous ceux qui, chaque jour, doivent faire face à la violence, la barbarie, la haine et l'intolérance.
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