Oups, j'ai encore laissé ce blog à l'abandon.
Mais je reviens avec un article super chouette où on va parler contraception (et caillots et contractions, mais je ne veux pas vous faire fuir tout de suite).
Alors à toi qui mange devant ton écran, je te conseille vivement de terminer ta tartine de confiture. Maintenant. Parce qu'après, tu n'en voudras plus, crois-moi. Voilà.
Bien, je commence.
Il y a près de deux ans, lassée des oublis de pilule à répétition, je décidais de changer de contraception. J'avais tout essayé pour ne pas oublier, pourtant : l'alarme sur le téléphone, poser la plaquette dans la cuisine à côté du pain que je mangeais le matin, dans la salle de bains à côté de ma brosse à dents, ... rien n'y faisait. Je l'oubliais à peu près cinq fois par mois, stressais sans arrêt quand j'avais ne serait-ce qu'un jour de retard, courrais à la pharmacie acheter la pilule du lendemain au moins une fois le mois, bref, la pilule et moi, on n'était pas vraiment copines.
Insatisfaite devant la (pourtant grande) diversité des moyens de contraception sur le marché, j'ai juste troqué la pilule contre une grosse part d'abstinence, et des préservatifs.
Après sept années de contraception hormonale, j'ai découvert ce que le mot "libido" signifiait. L'arrêt de la pilule - et donc des hormones - a violemment réveillé mes désirs (ou alors était-ce mon célibat fraîchement retrouvé?). Et encore, "violemment", c'est un peu faible, comme mot.
Au fil de mes recherches et lectures, il m'apparaissait clair que la contraception hormonale, sur le long terme en tout cas, n'était absolument pas indiquée, et j'ai alors décidé de me pencher sur des solutions contraceptives non-hormonales. Et accessibles.
Et là, la révélation : le DIU (stérilet) cuivre.
J'en rêvais, je l'ai eu.
J'avais lu divers témoignages dans lesquels on pouvait lire, en vrac : pose douloureuse, règles irrégulières, règles hémorragiques, dépression, risques d'expulsion, efficacité presque optimale, mauvaises odeurs intimes, bonheur, joie et licornes roses.
J'ai pas eu la dépression ni l'expulsion. Ah, et pas de licorne non plus.
Mais j'ai eu l'immense bonheur de tester un peu tout le reste. Je vous raconte, c'est parti pour les détails cracras.
(Pose ta tartine, j'ai dit!)
Visite pré-pose chez le gynéco, je reçois mon ordonnance pour aller chercher le Saint-Graal. Environ 140€, le Saint-Graal quand même. Mais si tout se passe bien, c'est un investissement pour plusieurs années. Ca reste bien plus économique que la pilule ou l'anneau, même si sur le moment, ça fait un peu mal aux fesses.
Après le mal de fesses, venons-en au mal de... A la pose en elle-même, voulez-vous.
Le rendez-vous doit être pris, de préférence, en fin de règles, la pose étant plus facile à ce moment-là. Je ne suis pas parvenue à faire coïncider ce moment avec les disponibilités du gynéco, je ne peux donc pas vous dire si ça a une quelconque incidence sur la douleur.
Dans mon cas, mon col ne s'ouvrait pas. Super. J'étais déjà au bord de l'évanouissement à peine assise dans le cabinet, angoissée avant même d'enlever ma petite culotte, et il a fallu que mon col joue au petit malin en refusant de s'ouvrir. Là, je me suis dit "Ouf, on ne le posera pas aujourd'hui, alléluia!" (dégonflée!). C'était sans compter sur la détermination (ou le sadisme) de mon gynéco qui s'est avancé vers moi, seringue à la main, sourire aux lèvres, en m'expliquant qu'on allait anesthésier mon col, parce que ça permettrait qu'il s'ouvre.
Panique à bord, crispation intense, et détente quand je me suis mise à réfléchir et que, en grande optimiste que j'étais, je me suis dit "Ah ben au moins, je ne sentirai rien!". Ha, ha, ha.
Je ne sentais effectivement presque rien, mais j'imaginais. Et ça, c'est pire que tout. J'imaginais tellement bien que le gynéco a dû s'interrompre : j'étais prise de nausées. Pour de vrai, je me sentais vraiment très mal, si bien qu'on a fait une petite pause. Moi, les jambes écartées sur la chaise de torture, le clito à l'air, et le gynéco, qui avait l'air de trouver sympa qu'on se tape la causette pendant que j'avais l'impression que ma peau allait prendre feu sous la lampe chauffante.
Il a finalement terminé, tant bien que mal, moi toujours nauséeuse, lui toujours aussi enjoué. Je me suis rhabillée en me disant qu'enfin, la galère était terminée, et que ce qui s'annonçait serait forcément génial. Quelle naïveté.
Sur le retour, mon col semblait se réveiller, et les contractions qui ont suivi n'étaient absolument pas agréables. Je saluais alors le courage de toutes ces femmes qui deviennent mères, parce que j'imagine à peine l'horreur que doit être la douleur pendant plusieurs heures.
Bon, j'avoue que j'en ai rajouté un peu pour me faire dorloter en rentrant à la maison, mais quand même, je douillais bien comme il faut.
La douleur s'est estompée dès le lendemain, et a été remplacée par... des saignements. Rien de préoccupant toutefois, j'avais été prévenue que ça arriverait.
(Je ne vous parle pas des trois jours après la pose pendant lesquels je n'osais pas aller faire caca de peur d'expulser le machin, et du mal de bide que je me suis payé. Ce n'était pourtant pas indiqué dans les effets secondaires possibles, mais j'imagine ne pas avoir été la seule à être assez stupide que pour se retenir durant plusieurs jours. Ou peut-être que si, en fait.)
Je ne vais pas vous faire le calendrier des mois qui ont suivi, mais, de septembre à novembre, c'était vraiment l'horreur.
Je ne rêvais que d'une chose : arracher avec mes dents ce satané bout de métal (oui, vous en conviendrez, ça aurait été un peu compliqué, techniquement).
J'ai passé près de trois mois à saigner. Avec, quand j'avais de la chance, des périodes de trois à cinq jours sans aucun saignement. Et là, croyez-moi, C'ETAIT LA FÊTE.
Puis ça reprenait de plus belle. Parfois, j'avais l'impression que je me vidais de mon sang par le bas. Réellement. J'en pleurais, je faisais des malaises à répétition, j'angoissais de voir mon mec se barrer en claquant la porte, frustré par cet engin "merveilleux" que je lui avais vendu avec tant d'enthousiasme.
Bref, trois mois plus tard, les saignements se sont arrêtés, j'ai séché mes larmes, et mon mec était toujours là. Mon stérilet aussi, je commençais à l'aimer.
Ce que j'aimais moins, en revanche, c'étaient les règles qui durent parfois quatre jours, mais parfois dix aussi, ces règles hémorragiques qui font que serviette hygiénique spéciale nuit* changée toutes les heures + deux culottes, c'est pas suffisant pour sauver mes pantalons des fuites embarrassantes. Les caillots de sang pas ragoûtants, c'est nouveau aussi, et c'est vraiment dégueûlasse. Les saignements entre les règles qui arrivent sans crier gare, les petites contractions qui rappellent ponctuellement que ça travaille, là-dedans, c'est plutôt chiant.
Ah, et les règles qui, oh joie, deviennent enfin régulières et qui soudainement, décident de ne plus l'être du tout et te filent un bon gros coup de flip qui t'oblige à passer par la case test de grossesse, c'est pas mal non plus.
Mais sinon, tout va bien, le stérilet, c'est génial (vous sentez la conviction, là?).
Bon, en réalité, et malgré tout ce que j'ai pu en dire plus haut, ce n'est pas si terrible que ça. Les douleurs de la pose ne sont pas aussi affreuses qu'on pourrait le penser, ça vient et ça repart rapidement.
L'irrégularité des cycles, c'est surtout les premiers mois, et ensuite, ça s'arrange. Idem pour les saignements, je remarque une nette amélioration au fil du temps.
Pour les règles hémorragiques, ça n'est pas systématique, certaines femmes seront chanceuses, d'autres moins (et comme je n'ai jamais beaucoup de chance, il fallait que ça me tombe dessus, mais je le vis presque bien maintenant).
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que le DIU cuivre, comme chaque moyen de contraception, a de bons comme de mauvais côtés, et ne conviendra pas à toutes les femmes.
Malgré les côtés négatifs que j'ai largement exposés dans cet article, il y a aussi des avantages à cette méthode contraceptive : une tranquillité de plusieurs années (si tout va bien), un coût bien moindre que les autres contraceptifs, un risque très faible de grossesse indésirée, et surtout, une contraception plus naturelle que toutes les autres, et sans hormones.
Le but ici n'est pas de convaincre de vous tourner vers un moyen de contraception plutôt qu'un autre. Si vous n'êtes pas convaincue de votre contraception actuelle, le mieux est d'en parler avec votre gynécologue.
Et si vous êtes tout de même convaincue d'y passer à votre tour après tout ce que j'ai raconté, je ne peux vous conseiller qu'une chose : de la PATIENCE.
Un DIU, ça s'apprivoise!
Bon week-end à toutes (et tous, si toutefois des hommes se seraient aventurés jusqu'ici!).
Petit clin d'oeil tout particulier à ma voisine, C., à qui j'ai beaucoup pensé tout le long de l'écriture de cet article!
(Si tu l'as lu jusqu'au bout, je t'offre une Kriek! Ah non, pas une Kriek. Pas après ça.)
*Je sais que je vous ai parlé il y a quelques temps de mon amour inconditionnel pour la cup (c'était par ici, pour rester dans le même registre un peu intimiste et un peu sanguinolent). Sauf qu'un jour, je ne l'ai pas rangée dans son petit étui comme à l'accoutumée après stérilisation. Je l'ai posée là, sur le lavabo des toilettes, et la porte n'a pas été fermée.
Et Obiwan est passé par là.
Obiwan, c'est ça :
Et Obiwan, son passe-temps favori, c'est de s'approprier à peu près tout ce qui lui passe sous la dent pour le promener à travers la maison.
Je ne vous fais pas de dessin, ma cup a été retrouvée planquée sous le canapé, criblée de minuscules petits trous, inutilisable.
Alors je suis repassée aux serviettes jetables par facilité, en attendant de recommander une nouvelle cup.
Et puis j'ai oublié.